Immobilier : Est-il judicieux d’acheter un bien avec l’envolée des taux ?

En cette fin d’année 2022 nous avons pu constater une certaine hausse des taux d’emprunt. Pourquoi une telle hausse ?

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Après des taux historiquement bas passés sous la barre symbolique des 1 % l’année dernière, les taux des crédits immobiliers connaissent une envolée.

En cette fin d’année 2022 nous avons pu constater une certaine hausse des taux. En effet, en janvier 2022 en empruntant 200 000€ sur 20 ans vous pouviez décrocher un taux d’emprunt de 1,2 % en moyenne. Ce n’est plus d’actualité puisque pour le même montant, le taux d’emprunt est désormais de 2,3 % depuis octobre 2022.

Cette hausse n’est pas anodine puisqu’elle fait baisser votre pouvoir d’achat immobilier en réduisant votre capacité d’emprunt, c’est à dire la somme que vous pouvez emprunter. Pour une mensualité de 1 400€ par mois sur 20 ans, en début d’année cela vous permettait d’emprunter 285 000€ contre 255 000€ actuellement. Votre budget est donc baissé de 30 000€. Cela a donc une répercussion sur le nombre de mètre carré puisque 30 000€ de moins dans votre budget représente 3m² de moins à Paris et pouvant aller jusqu’à 13m² de moins à Brest. Prenons également en compte que les prix des logements restent globalement très élevés.

De même, ces taux immobiliers n’augmentent pas seulement en France mais également en Espagne où il est désormais à 2,2 %, au Royaume Uni à 6 % ou encore aux Etats Unis où il est présentement à 6,5 % sur 20 ans.

Pourquoi une telle hausse ?

La remontée des taux est due principalement à l’inflation qui flambe. Effectivement, la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) a entrainé celle des taux d’emprunts immobiliers depuis le début d’année.

La BCE s’appuie sur l’augmentation des taux pour ainsi freiner la demande afin de baisser les prix et donc limiter l’inflation. Cependant, la demande ne baisse pas et reste toujours aussi forte. C’est pourquoi il n’est pas certain que cette baisse des prix ait lieu ou alors de manière très modérée.

Cela va engendrer une augmentation du coût total du crédit, impactant logiquement la capacité d’endettement des Français.

Faut-il relativiser où éviter d’acheter ?

La hausse des taux risque de compromettre les projets d’achats de grands nombres de Français et en particulier des plus modestes et des primo-accédants.
Près de 220 000 ménages qui auraient obtenu un financement l’an dernier se retrouvent aujourd’hui exclus du crédit immobilier.

Néanmoins, cette hausse est à mettre en perspective puisque, selon de nombreux professionnels de l’immobilier, les taux remontent certes, mais n’étaient surtout jamais descendus aussi bas que l’an dernier. Il y a 30 ans en arrière, les taux étaient nettement plus élevés qu’à ce jour. En effet, si les taux augmentent, ils restent cependant inférieurs à l’inflation, permettant aux emprunteurs de bénéficier tout de même de conditions d’emprunts favorables.

Face à des taux dépassant les 2 %, il devient de plus en plus dur de faire passer son dossier pour acheter un bien. Or la hausse risque de s’accélérer en 2023.

Selon une enquête du Monde, les banques ont prêté en nouveaux crédits à l’habitat, 8,5% de moins en fin d’année 2022 qu’en fin d’année 2021. Sur cette même période, les ventes de biens ont connu une baisse estimée à 27%.

Selon certaines projections, le taux d’intérêt des prêts immobiliers pourrait s’établir à 2,8 % en juin 2023 et avoisiner les 3 % en fin d’année.

Attendre n’est donc pas forcément un bon calcul, sauf à très long terme. D’autant que les spécialistes soulignent qu’un taux à 2,5 % demeure bon marché face à une inflation à 7 %.

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